Pendant la saison des pluies, le niveau des eaux est monté de façon spectaculaire au Sénégal, diluant l’eau du lac Rose exploité pour son sel. Les pays africains négocient à la COP27 de Charm El-Cheik, une participation financière des pays riches, responsables du réchauffement climatique.
Le lac Retba ou lac Rose est un lac salé, une lagune côtière située près de Dakar au Sénégal, où environ 3 000 familles gagnent leur vie grâce à l’extraction de sel . Mais à cause des pluies exceptionnelles de cette année, le lac, deux fois plus profond que d’habitude, est moins concentré en sel. Au total, ce sont près de 7 000 tonnes de sels extraites par les exploitants qui ont été emportées par les eaux soit une perte financière d’environ 235 000 euros.
Et les touristes manquent aussi au rendez-vous car avec le sel qui est davantage dilué, le lac est en train de perdre sa couleur rose due à la présence d’un micro-organisme qui développe normalement un pigment rouge pour résister à la concentration de sel. Et c’est justement pour cette couleur que les touristes se déplaçaient jusque-là.
À cela s’ajoute l’inondation du village au bord du lac qui s’est retrouvé les pieds dans l’eau. Maimouna Fedior, une commerçante, a perdu, par exemple, une grande partie de sa marchandise qui lui permettait de payer l’école de ses enfants et d’acheter de quoi les nourrir.
Moins de sel, de touristes, inondations et risque de pollution… Des catastrophes en série
Les riverains du lac craignent également une pollution des eaux qui pourraient fragiliser cet écosystème unique qui est de plus en plus attaqué par l’urbanisation galopante et l’artificialisation des sols. La terre est aujourd’hui imperméabilisée ce qui fait qu’en cas de fortes pluies, l’eau coule dans les villes, les rues, et les stations-services avant de se déverser dans le lac. Début octobre, lors d’une visite du ministre de l’Environnement Alioune Ndoye, des échantillons d’eau ont été prélevés pour une analyse de qualité. Les résultats n’ont pas encore été publiés.
Mais les conséquences du réchauffement climatiques sont au cœur des négociations à la COP27 qui se tient en Égypte. Les pays africains comme le Sénégal réclament un fonds pour couvrir les dégâts du changement climatique dont ils sont les premières victimes alors qu’ils ne sont responsables que d’une très faible partie des émissions de CO2.